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Liberté
Covid-19 : le Conseil d’Etat valide la règle des 100 km (face à un recours où n’a pas été traitée, à strictement parler, la liberté d’aller et de venir, non soulevée en tant que telle). Face à ceux qui veulent bouger, le Palais Royal reste donc de marbre.
Le Conseil d’Etat a décidé de ne pas censurer l’interdiction de circuler à plus de 100 km de chez soi si cela entraîne un changement de département, et ce :
- sans y voir une atteinte à la liberté de circulation au sens du droit de l’Union européenne (et ce par un raisonnement qui s’en tient à ce qu’est cette liberté en droit de l’Union ; sans traiter de la liberté d’aller et de venir elle-même, apparemment non soulevée par le requérant)
- sans y voir une rupture d’égalité, y compris entre zones rouges et vertes (qui de fait n’ont pas cet objet sauf décisions territorialisées au cas par cas).
Voir à ces sujets :
- Voici la déclaration de déplacement pour les trajets de plus de 100 km hors-département [mise à jour au 22/5 ; nouvelle dérogation + cas de l’international]
- Départements rouges ou verts : que dit le décret publié au JO de ce matin ?
- Covid : la loi du 11 mai 2020 en 9 mn [VIDEO]
Et voici cette décision rendue en référé suspension le 25 mai 2020 :
Lutte contre le virus…
Lutte contre les risques de big-brotherisation de notre société…
Chacun est dans sa lutte. Et ces deux luttes sont légitimes.
Mais quel équilibre trouver, dès lors, en ce domaine ?
Est-il raisonnable pour le citoyen de s’affoler quand on fait une application volontaire alors… que tout aussi volontairement une grande majorité de nos concitoyens ne s’émeuvent pas que FaceBook et Google sachent tout de leurs vies et monétisent ces données sans vergogne ?
Est-il raisonnable de penser qu’une application (dont nous n’aurions pas tout le code source, semble-t-il ; voir ici à ce sujet ; et avec un protocole « Robert » qui n’est pas exempt de centralisation, voir par là ) puisse être efficace sans intégrer les iPhones et sans être obligatoire ?
Mais était-il raisonnable que la France refuse (au nom d’une indépendance nationale que l’on peut comprendre) les offres d’Apple et de Google visant à un outil mondial sans transmission de données (voir ici et là ou encore de ce côté là ; au contraire de l’Allemagne ce qui peut comme ici être interprété comme une défaite teutonne — voir ici une présentation de ce tonneau là — ou au contraire être perçu comme un pragmatisme, outre-Rhin, intelligent et surtout plus respectueux des droits : voir ici) ? A moins que les discussions entre Orange et Apple ne fassent bouger les lignes (voir ici) ?
Cela dit, il est possible qu’on se dirige vers un enterrement discret de cet outil (voir ici en ce sens) qui ne devrait pas, plus, donner lieu à un débat parlementaire semble-t-il (voir ici mais bon… tout peut encore changer).
Entre ces injonctions contradictoires, nous voici tous un peu perdus.
Alors, de manière neutre (ou lâche ; à vous de choisir le bon qualificatif…) nous avons préféré vous donner des informations brutes et à chacun de choisir. Avec ci-après, en ces domaines :
- l’avis de la CNIL
- l’avis du Conseil national du numérique
- les orientions de la Commission européenne
- les lignes directrices du CEPD
- l’avis de la Quadrature du net, de la LDH de la CNDH et de quelques autres
- des éléments sur le protocole « Robert »
- une alerte sur les confusions possibles
- des renvois vers quelques articles intéressants (avec notamment l’arrêt du recours à une application qui pourtant semblait très efficace en Israël)
Notre blog a traité en premier instance comme en appel du référé liberté engagé, d’abord gagné puis perdu, […]
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