La Cour des comptes vient de rendre public un très intéressant rapport sur le télétravail dans la fonction publique.
Ce rapport est structuré autour de quatre points.
En premier lieu, la Cour constate une accélération très volontariste du télétravail depuis la crise sanitaire surtout dans la fonction publique de l’État. Un agent public sur deux qui travaille en administration centrale effectue en moyenne deux à deux jours et demi de télétravail.
En deuxième lieu, le rapport souligne cependant qu’il est important notamment de trouver un équilibre entre le travail et l’intérêt du service. La Cour des comptes relève qu’à l’heure actuelle, en raison de son déploiement rapide à la sortie de la crise sanitaire, la réflexion d’ensemble ne lui paraît pas avoir été suffisante. Elle pointe particulièrement que, sur le plan des missions, l’augmentation des quotités de télétravail jusqu’à trois jours hebdomadaires n’est envisageable que si les employeurs publics s’assurent préalablement du maintien du niveau de service, voire de son amélioration.
En troisième lieu, la Cour des comptes insiste sur la nécessité de s’assurer de la productivité du télétravail et de l’efficacité des modalités de contrôle des agents en télétravail. Elle relève à ce propos qu’il n’est pas établi, en l’absence d’études faisant consensus, que le travail ne dégrade pas la productivité globale des services ni n’altère pas l’existence indispensable des collectifs de travail. Il convient donc de mettre en place des modalités de contrôle opérantes des agents en télétravail pour garantir leur productivité mais aussi l’équité avec les non-télétravailleurs. Les employeurs publics doivent donc désormais s’inscrire dans une démarche globale.
En quatrième lieu, le rapport insiste sur le fait que le télétravail peut être l’occasion pour rénover l’offre publique de services aux usagers. En effet, il constitue un outil de rénovation de l’offre de services aux usagers, dimension qui n’a guère été prise en compte. Or, la Cour identifie deux voies permettant au télétravail d’améliorer le service à l’usager :
- d’une part, il pourrait être utilisé comme un levier pour élargir les plages de contact des usagers avec l’administration ;
- d’autre part, il permettrait de développer une offre de contact par visioconférence avec les usagers, ce qui permettrait de limiter les effets parfois dénoncés de la dématérialisation des procédures.
Autrement dit, le télétravail peut et même doit devenir un vecteur majeur de modernisation des services publics.
Ce rapport peut être consulté à partir du lien suivant :
https://www.ccomptes.fr/fr/documents/62367
Et la synthèse du rapport à partir du lien suivant :