Allez, on va vous révéler nos petits secrets. Un aspect de la vie trépidante des cabinets d’avocats. Non pas des secrets d’alcôve ou des secrets professionnels. Non. Un autre secret, mieux gardé encore : le fait que dans notre profession… il reste un outil secret, indispensable, et si… stratégique, façon vintage, en 2020 : le télécopieur.

Oui. Le fax. Le fac-simile, le télécopieur. Le truc à l’ancienne. Pas le Minitel, mais presque.

Pourquoi ?

Alors on va tout vous dire de la vie d’un fax dans un cabinet d’avocats aujourd’hui.

Parce qu’à la base, pour nous comme pour tout à chacun, un fax (intégré à un copieur avec renvoi vers courriel, bien sûr)… ça ne sert presque à rien. On reçoit des pubs débiles dignes des années 80. OK. Comme tout le monde. Cela doit faire bien des années que pas un seul client ne nous a contacté par télécopieur.

MAIS quand nous voyons un fax passer (renvoyé sur nos couriels donc)… force nous est de le lire, et même de le lire sans délai.

Pourquoi cette passion pour un outil quasi-paléolithique ? Parce que le juge judiciaire continue de l’utiliser pour ses ordonnances. Surtout au pénal. Alors on reçoit, pour nos affaires pénales, de nombreuses télécopies. Uniquement pour cela. Parfois en urgence. MDR. LOL. et autres billevesées.

Mais quand il y a une date d’audience, le juge a en général la modernité et la courtoisie de s’adresser à nous autrement.

Et patatras : voici qu’un de nos confrères (pas nous fort heureusement !) vient d’apprendre que non seulement une date d’audience pouvait être juste envoyée par télécopie, mais qu’en sus cela ne viciait pas la décision rendue.

C’est ce que vient de poser la Cour de cassation dans l’arrêt que voici. A publier au bulletin s’il vous plaît (à la plume d’oie, espère-t-on, avec moult cachets de cire).

Allez, encore quelques étapes de la modernité, et nul doute que les nobles et sages magistrats de la Cour de cassation confirmeront la validité de la convocation à une audience pénale par pigeon voyageur.