Une association de défense de l’environnement a fait appel de la décision du juge des référés du tribunal administratif de Toulouse qui avait rejeté sa demande de suspension des opérations d’abattage d’alignements d’arbres sur le tracé de la future autoroute 69 entre Castres (Tarn) et Verfeil (Haute-Garonne).
Le juge des référés du Conseil d’État n’a pu à ce sujet que rappeler deux évidences bien connues de tout juriste publiciste :
- oui on peut bien agir comme l’ont fait les requérants en référé liberté (art. L. 521-2 du CJA), puisque le droit de chacun de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé, tel que proclamé par l’article premier de la Charte de l’environnement, est une liberté fondamentale au sens de ce régime. Voir :
- mais encore faut-il une urgence ! Or là, même l’urgence simple propre au référé suspension aurait été très discutable. Alors l’urgence en référé liberté fondée sur un constat que « la situation litigieuse permette de prendre utilement et à très bref délai les mesures de sauvegarde nécessaires »… on n’en parle même pas.
Le bûcheron ou le bulldozer seraient à pied d’oeuvre, pourquoi pas . Mais en l’espèce le juge des référés a observé que les opérations d’abattage d’alignements d’arbres ont été suspendues le 31 mars dernier et ne reprendront pas avant le mois de septembre 2023, conformément à l’autorisation environnementale du 1er mars 2023 portant sur l’« adaptation du calendrier de travaux vis-à-vis des enjeux écologiques (flore, faune et zones humides) ».
Donc autant dire que le rejet était certain.
Certain… OUI mais n’est-ce pas la défense qui a organisé l’absence d’urgence en organisant la suspension des opérations d’abattage ou cette suspension était-elle prévue de longue date ?
En fait, la réponse à cette question intéressera les acteurs de ce dossier. Peut-être.
Mais pas le juriste : nous sommes en référé liberté et à hauteur d’appel il est loisible d’organiser entre temps la disparition de l’urgence.
Rien de neuf à tout ceci. Mais une leçon de défense pour les personnes publiques.
Ceci dit, à l’approche des périodes d’abattage des arbres, les hostilités en référé pourront reprendre. Sans doute en déposant plutôt un peu en avance un référé suspension, plus aisé à manier par certains cotés qu’un référé liberté, cela dit.
En attendant, voici déjà un peu de lecture qu’il faudra ne pas imprimer pour ne pas entrainer de coupe de bois :
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