A la rencontre des membres de nos équipes : aujourd’hui, Nicolas POLUBOCSKO

Rencontrons les membres de notre cabinet, à raison d’une personne par semaine, chaque vendredi. 

Aujourd’hui, voici Nicolas POLUBOCSKO, docteur en droit, avocat associé, en charge du pôle « Urbanisme, Construction et Immobilier  » (UCI).

 

 

 

1/ En quelques mots, comment vivez-vous votre métier d’avocat travaillant dans le monde public ?

Avec beaucoup de satisfaction. C’est d’abord le plaisir de mettre en pratique le droit public pour des projets ou opérations qui sont tournées vers l’intérêt général. Mais le tout en conservant une indépendance totale car l’indépendance est le principe cardinal de la profession d’avocat !

2/ Avec quels plaisirs ?

Ils sont nombreux. Tout d’abord, la grande diversité des dossiers liée à celle des clients du cabinet. Dans une même journée, nous pouvons travailler pour une Métropole ou une Région mais aussi pour une commune de quelques centaines d’habitants et évidemment, les problématiques à traiter sont différentes. Depuis que j’exerce, chaque journée est différente et s’il y a bien un mot que je connais pas, c’est celui de routine. Je pense que la plupart des avocats partagent ce sentiment car c’est là l’une des caractéristiques essentielles de la profession.

A titre plus personnel, j’ai la chance de pouvoir former de jeunes et talentueux collaborateurs en encadrant une équipe de plusieurs avocats. Ceci est très important pour moi car j’ai toujours pensé que la profession d’avocat était un métier d’artisan qui doit se transmettre de générations en générations. C’est d’ailleurs comme cela que la profession fonctionne depuis qu’elle existe.

3/ Quels enthousiasmes ?

Ils sont nombreux. Parmi les principaux, et comme je l’ai dis plus haut, il y a tout d’abord celui de faire vivre le droit en le mettant au service des personnes publiques et en étant l’intermédiaire entre celles-ci et les juridictions.

J’aime beaucoup aussi le fait d’avoir à traiter des dossiers qui, bien souvent, mobilisent plusieurs branches du droit, tant public que privé. Par exemple, pour traiter dans l’un de nos dossiers une question relative à la recevabilité de la requête devant un Tribunal administratif – donc a priori une question de contentieux administratif – il a fallu déterminer si les règles spécifiques de l’indivision figurant dans le code civil étaient respectées ! Les dossiers que le cabinet traite montrent bien que les distinctions entre les différentes branches du droit, telles qu’on les enseigne aux étudiants, sont purement artificielles.

Du coup, je continue d’apprendre tous les jours et je ne vais pas m’en plaindre.

4/ Quelles contraintes ?

Le temps ! Malheureusement, nous vivons à une époque où le temps s’accélère et où les interlocuteurs des avocats, quels qu’ils soient, attendent une réponse dans des délais de plus en plus courts. Parfois, cela peut être justifié, mais ce n’est pas toujours le cas. L’avocat donc souvent faire la part entre l’urgence véritable et celle qui est ressentie par son interlocuteur, ce qui n’est pas toujours la même chose. Comme a pu le dire, me semble-t-il, un éminent Conseiller d’Etat, « il ne faut pas confondre urgence et requérant pressé ». Cette formule est toujours d’actualité !

Cette contrainte liée au temps est d’autant plus lourde que le droit évolue toujours et de plus en plus vers la complexité et la multiplication des règles qui le compose. Les avocats peuvent parfoit avoir le sentiment d’être pris dans un étau : ils doivent apporter des réponses de plus en plus vite mais il leur faut analyser des règles qui sont chaque jour de plus en plus nombreuses et complexes. Rajoutez à cela le développement des outils numériques qui les submergent de données jurisprudentielles et vous pouvez vous faire une petite idée des contraintes que tout avocat rencontre au quotidien…

5/ De manière anonymisée, pouvez vous deux ou trois indications sur des dossiers qui vous ont marqué ? Pourquoi avoir choisi ces dossiers là ?

Je garde un heureux souvenir de ce dossier où le cabinet devait défendre la légalité d’un permis de construire autorisant la construction d’un centre de traitement de déchets et qui faisait l’objet d’une contestation particulièrement vive d’opposants au projet. Leurs différents recours ont été rejetés et cet équipement public a finalement pu être construit. A chaque fois que je passe devant cet équipement, je me dis que le cabinet a contribué – certes de façon limitée – à son édification et que le traitement de nos dossiers a des conséquences bien concrètes, ce qu’il ne faut jamais oublier…

Je peux aussi évoquer ce recours que le Cabinet a effectué pour défendre une commune qui était menacée de pénalités financières parce qu’elle n’avait pas assez de logements sociaux sur son territoire, alors qu’une grande partie de celui-ci est juridiquement inconstructible en raison de la présence d’un aérodrome voisin…Il a fallu saisir le Conseil d’Etat de la question et la commune a eu gain de cause. Un tel dossier montre bien l’utilité de la jurisprudence en ce qu’elle permet une application de la règle de droit tout aussi cohérente que juste.

6/ En quoi avez vous eu à travailler sur vous-même pour mieux servir nos clients ?

Pour bien servir les intérêts d’un client, il faut d’abord le comprendre, donc essayer de se mettre à sa place pour saisir son point de vue. Ce n’est pas toujours facile.

De même, les contraintes liées au temps que j’ai évoquées plus haut impliquent une organisation interne rigoureuse pour ne pas être rapidement « débordé ». Etant par nature peu organisé, je dois quotidiennement me faire une piqure de rappel pour ne pas oublier cela !

7/ Que représente, pour vous, notre cabinet ? ses engagements et ses valeurs ?

Cela va faire presque 20 ans que je fais partie du Cabinet que j’ai vu grandir et se développer et qui m’a permis un réel épanouissement dans l’exerice de la profession. Je suis fier de participer à cette aventure de chaque jour et d’être membre d’une structure tournée vers le monde public – donc vers l’intérêt général –  en étant à la tête d’une équipe qui reste à taille humaine.