Force est en effet de constater, quelle que soit la position de chacun sur le fond, que ces actes « anti-linky » restent fragiles en droit.
Sur le thème de la propriété des compteurs, en effet, le débat risque de tourner court.
Comme l’a écrit la DGCL a juste titre :
Les compteurs sont la propriété des autorités organisatrices de distribution (AOD) d’électricité, mais seul le concessionnaire a le droit de les développer et de les exploiter.
Source : Note 2016 DGCL LINKY
Voir aussi : Conseil d’Etat, 20 mars 2013, association « Robin des toits et autres », n° 354321.
De plus, nombre de communes concernées par cette croisade s’y prennent mal, prenant par délibération des actes qui relèvent de questions de police (à prendre par arrêté) ou adoptant au niveau municipal des actes en matière de propriété des compteurs qui relèvent de la structure en charge de la compétence incombant à l’autorité déléguante en matière d’électricité (qui peut être la commune, mais ce n’est pas le cas majoritaire).
Par un arrêté du 11 juillet 2018 le maire de la commune de Sain-Bel avait réglementé l’implantation des compteurs Linky en interdisant à tout agent Enedis de changer les compteurs d’électricité existants au bénéfice de compteurs Linky sans l’accord écrit de l’usager.
Le préfet du Rhône a déféré cette décision au tribunal en en demandant la suspension. Le tribunal donne raison au préfet par une ordonnance du 4 octobre 2018 en estimant que le moyen tiré de l’incompétence du maire est de nature à faire naître un doute sérieux sur la légalité de l’arrêté règlementant le déploiement des compteurs Linky sur le territoire communal.
TA Lyon, Ord., 4 octobre 2018, n°1806698, que voici ci-dessous :