Ainsi que nous l’annoncions dans un précédent post (voir https://blog.landot-avocats.net/2022/08/16/fpt-parution-dun-decret-modifiant-les-dispositions-applicables-aux-agents-contractuels/), le décret n° 2022-1153 du 12 août 2022 a modifié le décret n° 88-145 du 15 février 1988 relatifs aux agents contractuels de la fonction publique territoriale (FPT).
Au nombre des modifications intervenues, on peut noter l’insertion dans le décret du 15 février 1988 d’une disposition prévoyant expressément la possibilité pour l’autorité territoriale de suspendre un agent contractuel dans l’intérêt du service en cas de faute grave.
À dire vrai, cela n’est pas une innovation puisqu’une telle suspension était possible en l’absence même de texte (CE Ass., 29 avril 1994, Colombani, concl. Fratacci, Rec. 209).
Quoi qu’il en soit l’article 21 du décret du 12 août ajoute au décret du 15 février 1988 un article 36 A ainsi rédigé :
« En cas de faute grave commise par un agent contractuel, qu’il s’agisse d’un manquement à ses obligations professionnelles ou d’une infraction de droit commun, l’auteur de cette faute peut être suspendu par l’autorité territoriale. La durée de la suspension ne peut toutefois excéder celle du contrat.
« L’agent contractuel suspendu conserve sa rémunération et les prestations familiales obligatoires. Sauf en cas de poursuites pénales, l’agent ne peut être suspendu au-delà d’un délai de quatre mois. Si, à l’expiration de ce délai, aucune décision n’a été prise par l’autorité territoriale, l’intéressé est rétabli dans ses fonctions sauf s’il fait l’objet de poursuites pénales.
« L’agent contractuel qui, en raison de poursuites pénales, n’est pas rétabli dans ses fonctions peut subir une retenue qui ne peut être supérieure à la moitié de la rémunération mentionnée à l’alinéa précédent. Il continue, néanmoins, à percevoir la totalité des suppléments pour charge de famille.
« Le magistrat ayant ordonné le contrôle judiciaire et le procureur de la République sont informés des mesures prises à l’égard de l’agent. La commission consultative paritaire est également tenue informée de ces mesures.
« En cas de non-lieu, relaxe, acquittement ou mise hors de cause, l’autorité hiérarchique procède au rétablissement dans ses fonctions de l’agent.
Le décret du 12 août 2022 peut être consulté à partir du lien suivant :