L’article L. 521-3 du code de justice administrative (CJA) est ainsi formulé :
« En cas d’urgence et sur simple requête qui sera recevable même en l’absence de décision administrative préalable, le juge des référés peut ordonner toutes autres mesures utiles sans faire obstacle à l’exécution d’aucune décision administrative.»
Saisi sur le fondement des dispositions de l’article L. 521-3 du code de justice administrative (CJA) le juge administratif des référés peut prescrire « toutes […] mesures utiles » à la triple condition :
• de l’urgence
• d’une compétence du juge administratif (admise avec souplesse à ce stade, la formule utilisée par le juge étant « qui n’est pas manifestement insusceptible de se rattacher à un litige relevant de la compétence du juge administratif»)
• qu’il ne s’agisse pas de « faire obstacle à l’exécution d’aucune décision administrative » ( «à moins qu’il ne s’agisse de prévenir un péril grave », a précisé le juge)
Sauf que de 3 conditions, quand on les appréhende pour tenir compte de quelques jurisprudences récentes (cf. singulièrement CE, 24 juillet 2023, n° 467796), et que l’on y ajoute quelques autres conditions propres à de tels référés… nous arrivons à 9 éléments à vérifier :
- 1. le juge administratif est-il bien compétent ? En prenant garde notamment aux expulsions sur voirie qui relèvent du juge judiciaire via la contravention de petite voirie par exemple
- 2. ce qui est demandé n’a-t-il pas été accordé, au moins au jour où le juge statue ?
- 3. bien évidemment, comme toujours, a-t-on intérêt à agir ?…
- 4. …et qualité pour agir en Justice ?
- 5. les mesures demandées sont-elles provisoires (par exemple, sur le domaine public, expulser ou démonter, oui… démolir non : CE, 24 juillet 2023, n° 467796, précité) ?
- 6. n’y a-t-il pas une voie d’action (au contentieux, donc) parallèle d’effet équivalent (sachant que cette condition est complexe et s’avère, parfois, à relativiser. Par exemple l’expulsion de gens du voyage peut se faire via cette voie de droit par la procédure ad hoc ; voir ici CE, 16 juillet 2020, n°437113) ?
- 7. il y a-t-il urgence ?
- 8. ne s’agit-il pas de faire obstacle à l’exécution d’une décision administrative (auquel cas le référé mesures utiles n’est pas le bon outil) ?
- 9. il y a-t-il réellement absence de contestation sérieuse sur le fond (voir par exemple CE, 26 juillet 2023, n° 470109) ?
Voyons ceci ensemble, au fil de cette vidéo de 7 mn 39 :
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