Par une brève du 10 janvier 2022, nous faisions état d’une ordonnance du 6 janvier par laquelle le juge des référés du tribunal administratif de Lille a considéré qu’il n’y avait pas d’urgence à statuer sur une décision par laquelle le directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) des Hauts-de-France a limité à deux jours hebdomadaires le recours au télétravail durant la période de trois semaines durant laquelle le gouvernement a pourtant imposé le principe de trois jours minimum de télétravail dans la fonction publique de l’État (voir https://blog.landot-avocats.net/2022/01/10/crise-sanitaire-et-moins-de-trois-jours-de-teletravail-hebdomadaires-le-juge-des-referes-botte-en-touche/).
La question de la légalité demeurait donc ouverte. Toutefois, une réponse vient d’être apportée par le juge des référés du tribunal administratif de Lille qui, par une ordonnance du même Syndicat national des contrôleurs des transports terrestres Force ouvrière (SNCTT-FO) en date du 13 janvier 2022 (req. n° 2200044 ; nous remercions Manon Delieuze d’avoir eu l’amabilité de nous la communiquer) a considéré qu’aucun des moyens soulevés par le syndicat n’était de nature à créer un doute sérieux sur la décision de la DREAL, cette fois-ci, de Normandie d’imposer 2 jours de télétravail.
Le syndicat soulevait les moyens suivants :
– les contrôles plus fréquents — puisque se déroulant durant trois et non deux jours — effectués par les agents sur les conducteurs des véhicules interceptés leurs feraient courir un risque accru de contamination au Covid-19 ;
– compte tenu des objectifs de contrôle définis au plan national et des plans de contrôle routiers arrêtés trimestriellement au niveau régional, le temps consacré aux contrôles sur place et aux tâches devant être effectuées dans les bureaux n’excèderait pas 1 à 2 jours par semaine ;
– la continuité de l’action de l’État en la matière ne serait pas affectée par un volume de télétravail excédant 2 jours hebdomadaires ;
– les tâches effectuées en télétravail seraient réelles, ainsi qu’en témoigneraient les indicateurs de performance disponibles ;
– qu’en plus de celles mentionnées dans la requête, les DREAL du Centre et de la Bretagne ont autorisé 3 jours de télétravail par semaine et que seules les DREAL des Hauts-de-France et de Normandie se distinguent par leurs consignes restrictives.
Aucun de ces moyens n’a donc trouvé grâce aux yeux du juge. Manifestement l’intérêt du service laisse une marge d’appréciation à l’administration.
Cette ordonnance peut être consultée à partir du lien suivant :Ord rejet teletravail 2200044