I. Rappels sur la GEMAPI
La GEMAPI n’en est qu’au début de la révolution qu’elle porte. Voir :
En ce domaine, la première échéance de 2018 sera maintenue comme l’ont annoncé les ministres Hulot et Gourault. Voir :
- GEMAPI : voici la proposition de loi qui devrait être soutenue par le Gouvernement
- GEMAPI : le cycle de l’eau continuera sa révolution avec une petite évolution législative
- voir aussi :
- GEMAPI : quelques lectures et vidéos indispensables pour ces vacances
- [VIDEO] GEMAPI, cadrage général (actualisée)
- Inondations / Gemapi : un intéressant rapport fournit de nombreuses pistes d’améliorations et autres retours d’expériences
- Le Gouvernement présentait, hier, son plan d’action sur la gestion quantitative de l’eau. Une bonne synthèse de l’existant avec peu de nouveautés…
Au moment où il s’agit de transférer la compétence, de préparer les futurs systèmes d’endiguements (ou régimes d’aménagements hydrauliques) avec des échéances en 2019, 2020 et 2014 (transfert des digues et autres ouvrages ; 2024 pour l’Etat et 2020 pour les autres collectivités publiques)…. mais aussi de préparer la phase des PAPI3 :
- Gemapi : comment constituer un dossier PAPI 3 ?
- GEMAPI : quels financements et quelle labellisation pour les PAPI 3 ?
- GEMAPI : les cahiers des charges des PAPI 3 sont en ligne
Bref, sur l’essentiel, le Gouvernement n’a pas ouvert les vannes :
II. la proposition de loi Fesneau et autres au sortir de l’Assemblée Nationale
Mais les ministres ont accepté des ajustements qui sont venus très vite avec le dépôt, le 17 octobre 2017, par M. Fesneau et les députés MODEM, d’une proposition de loi n° 310. Un texte qui jouit du soutien du Gouvernement mais sur lequel des débats d’amendements (souvent trans-partisans) commencent avec passion, .
Cette proposition de loi est
« relative à l’exercice des compétences des collectivités territoriales dans le domaine de la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations ».
Ce texte vise à :
- autoriser les départements assurant une ou plusieurs des missions attachées à la compétence GEMAPI de poursuivre leurs engagements en la matière, pour ceux qui le souhaitent, au-delà du 1er janvier 2020. Il s’agit également de permettre aux départements qui auraient commencé à conduire des actions dans le domaine de la GEMAPI après la date de publication de la loi MAPTAM et avant le 1er janvier 2018 de bénéficier, eux aussi, de cette faculté.
Sur ces points, le texte s’oriente vers un aménagement (un peu complexe ?) de cette possibilité. Avec extension aux régions (être membre d’un syndicat ? en financer d’autres ? Le texte de la commission des lois du Sénat n’est pas encore clair mais ce point sera sans doute encore débattu).
- réaménager le calendrier de mise en exercice plein de la compétence GEMAPI sans remettre en cause sa trajectoire. À cet égard, la proposition de loi a pour objet de ne permettre l’engagement de la responsabilité de l’EPCI à fiscalité propre compétent qu’au sujet de l’organisation de la compétence entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2019. Avouons sur ce point que la formulation retenue, à la fin de l’article 1er, laisse un peu dubitatif… A suivre.
Sur ce point, le texte initial, illisible a été au profit d’une nouvelle mouture qui reste à tout le moins complexe. Mais en gros, il y aurait transfert en 2018 mais assouplissement des échéances de passage vers le nouveau régime des systèmes d’endiguement.
- Nouveauté du passage en commission, le très attendu amendement permettant à un syndicat mixte ouvert (SMO) sous certaines conditions (accord du préfet coordinateur de bassin) d’adhérer à un autre SMO en matière de GEMAPI. Un PNR ou un SMO ayant par exemple vocation à être EPAGE pourra donc adhérer à un EPTB ce qui est le bon sens même. Pour accéder au texte finalement adoptée à l’Assemblée, voir notre post sur le présent blog :
- autre nouveauté : un amendement permettant d’adhérer par anticipation à une structure en matière de GEMAPI, qui sur ce point rappelle l’état du droit pour éviter les blocages de terrain (voir Une communauté peut-elle déjà voter pour adhérer à un syndicat mixte en GEMAPI en 2018 ?).
- imposer au Gouvernement de remettre un rapport d’évaluation au Parlement concernant les conséquences du transfert de la compétence GEMAPI pour la gestion des fleuves. Ce rapport devra notamment étudier les évolutions institutionnelles et financières possibles de cette gestion.
- permettre le découpage de la compétence GEMAPI au sein même de certains items des 1°, 2°, 5° et 8° du I de l’article L. 211-7 du code de l’environnement, au stade du transfert ou de la délégation à un syndicat mixte (EPTB ou EPAGE ou syndicat mixte non labellisé).
Sur ce point, le texte initial, peu lisible, a été amélioré à l’A.N. et cette faculté étendue aux conventions de délégations.
- étendre à la prévention des inondations les missions d’animation et de concertation prévues au 12° de l’article L. 211-7 du code de l’environnement ainsi que l’assistance technique mise à disposition par les départements aux EPCI ne disposant pas des moyens techniques suffisants pour exercer leurs compétences .
- permettre d’associer par voie de consultation les parcs naturels régionaux à l’élaboration ou la révision de documents de planification et d’aménagement en ce qui concerne la gestion des milieux aquatiques et zones humides de leur territoire. Point à suivre car susceptible d’évoluer.
Rien en revanche sur le trait de côte (voir ci-dessous IC), ni sur le zonage de taxe Gemapi, ni sur les coopérations avec les ASA… pour signaler quelques uns des nombreux problèmes constatés sur le terrain et pour lesquels les attentes de modifications législatives se font pressantes.
III. LES MODIFICATIONS APPORTÉES EN COMMISION DES LOIS DU SÉNAT
IV bis. – Un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre qui n’assure pas les missions mentionnées au I du présent article peut décider, par délibération prise avant le 1er janvier 2018, de transférer l’ensemble de ces missions ou certaines d’entre elles, en totalité ou partiellement, à un syndicat de communes ou à un syndicat mixte, sur tout ou partie de son territoire, ou à plusieurs syndicats situés chacun sur des parties distinctes de son territoire.« La délibération mentionnée au premier alinéa du présent IV bis prend effet à la date effective du transfert de compétence au syndicat. »
Lorsque le syndicat délégataire n’est pas l’un des syndicats mixtes mentionnés à l’article L. 213-12 du code de l’environnement, la délégation ne vaut que jusqu’au 1er janvier 2020.
- tout d’abord, parce que nombre de territoires veulent se doter de syndicats mixtes techniques n’ayant pas vocation à être EPAGE ou EPTB mais à être juste des lieux de mise en commun, par exemple, d’ouvrages particuliers (un barrage…) ou de services techniques. Ce serait discutable de l’interdire.
- ensuite, parce que le terme utilisé de « délégation » est malencontreux. Soit c’est une adhésion, soit c’est une délégation de compétences selon le Code de l’environnement. On semble, dans cette formulation, confondre les deux…
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