La fameuse et sérieuse revue Nature diffuse aussi quelques autres titres, dont un petit nouveau, intitulé « Nature sustainability .
Voir :
A noter un article stressant qui montre que les conflits d’usage entre agriculture et consommation humaine, avec le réchauffement climatique, conduisent déjà (et vont, plus encore, conduire) à des situations intenables d’ici à 2050 pour nombre de métropoles mondiales, elles mêmes en voie d’expansion.
Le titre de cet article est « Water competition between cities and agriculture driven by climate change and urban growth ». Ses auteurs sont
Certains cas s’avèrent d’ores et déjà dramatiques. Voir par exemple la ville sud-africaine du Cap où, déjà, même les douches sont rationnées. Voir :
- l’excellent article du Monde : Comme au Cap aujourd’hui, des centaines de villes pourraient manquer d’eau en 2050
Les villes françaises ne sont certes pas les plus touchées, et de loin :
Il n’en demeure pas moins que la situation est préoccupante au niveau mondial, d’une part, et dans certaines agglomérations de notre pays, non étudiées dans cette étude :
Voici le résumé de cette étude :
Urban water demand will increase by 80% by 2050, while climate change will alter the timing and distribution of water. Here we quantify the magnitude of these twin challenges to urban water security, combining a dataset of urban water sources of 482 of the world’s largest cities with estimates of future water demand, based on the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC)’s Fifth Assessment scenarios, and predictions of future water availability, using the WaterGAP3 modelling framework. We project an urban surface-water deficit of 1,386–6,764 million m³. More than 27% of cities studied, containing 233 million people, will have water demands that exceed surface-water availability. An additional 19% of cities, which are dependent on surface-water transfers, have a high potential for conflict between the urban and agricultural sectors, since both sectors cannot obtain their estimated future water demands. In 80% of these high-conflict watersheds, improvements in agricultural water-use efficiency could free up enough water for urban use. Investments in improving agricultural water use could thus serve as an important global change adaptation strategy.
Que l’on peut sommairement traduire ainsi :
la demande en ressource en eau, en milieu urbain, va s’accroire de 80 % d’ici à 2050, alors que le changement climatique aura altéré la distribution temporelle et matérielle de l’eau. Ci-après, nous avons quantifié l’ampleur de ces deux défis pour l’alimentation en eau potable en zone urbaine, en combinant des données sur les ressources en eau de 482 des plus grandes agglomérations mondiales avec les estimations prévisionnelles de la demande correspondante, en nous fondant sur les scénarios de 5e génération du GIEC, et en utilisant les modèles mathématiques WaterGAP3. Ces projections conduisent à un déficit en ressources en eau de surface de l’ordre de 1,386 à 6,764 de millions de m³. Plus de 27% des villes étudiées, pour 233 millions de personnes, auront des demandes en en eau qui excèderont la ressource en eaux de surface. 19 autres % de ces agglomérations, dépendant elles aussi des eaux de surface, donnent lieu à de graves risques de conflits d’usage de la ressource entre usages agricoles et industriels, d’une part, et ceux liés à l’alimentation en eau potable des hommes, d’autre part, puisqu’il sera alors impossible de répondre simultanément à ces deux demandes concurrentes. Dans 80 % de ces cas de conflits d’usage de haut niveau, des améliorations dans la gestion de la consommation d’eau à usages agricoles pourraient suffire à libérer assez d’eau pour les autres usages urbains. Dès lors, des investissements dans l’amélioration des usages agricoles de l’eau pourraient se révéler très importants dans le cadre d’une stratégie d’adaptation mondiale .
NB : au contraire de ce que ce résumer peut laisser accroire, les ressources en eaux souterraines ne sont pas du tout ignorées dans cette étude.
A lire ici pour ceux qui veulent pratiquer, avec plus ou moins de bonheur et/ou de souffrances, leur anglais :
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