Où les eaux pluviales commencent-elles et s’arrêtent-elles ? [VIDEO]

La Gestion des eaux pluviales urbaines (GEPU) a donné lieu à de nombreuses évolutions juridiques ces dernières années.

Me Yann et Eric Landot ont donc décidé de revenir sur ce sujet avec trois vidéos. Chacune de ces trois vidéos peut être vue séparément des autres.

Voici la deuxième de ces trois vidéos, consacrée à une question centrale, en 15 mn 28 : Où les eaux pluviales commencent-elles et s’arrêtent-elles ?

 

 

 

Selon l’article L.2226-1 du CGCT, cette compétence porte sur la collecte, le transport, le stockage et le traitement des eaux pluviales des aires urbaines, d’une manière décorellée des zonages d’assainissement de l’article L.2224-10 du CGCT selon les débats parlementaires.

 

Sur le plan spatial, il ne s’agira pas de toutes les eaux pluviales, de ruissellement qui pourront du reste tantôt être une compétence totalement autonome (inspirée par exemple de l’article L.211-7, I, 4° du code de l’environnement), tantôt être liée à la GEMAPI (pour certains cas particuliers quand ces eaux ont un lien étroit avec l’enjeu de « défense contre le inondations », tantôt des eaux pluviales urbaines. Cette dernière notion sera très liée à l’urbanisme (ZU, ZAU) mais le législateur ne va pas jusqu’à faire ce lien : le critère est donc objectif indépendant du zonage des documents d’urbanisme, ce sont les eaux provenant objectivement de l’urbanisation. Ce qui veut dire aussi qu’en aval des zones des ouvrages affectés à la GEPU peuvent exister (des bassins d’orages par exemple ouvrages d’évacuation, etc.).

 

Sur le plan technique, force est de s’appuyer sur quelques rares jurisprudences. Seront concernés les réseaux unitaires (reste à déterminer une clef entre ce qui relève d’une prise en charge par le budget assainissement M49 et le budget général M14, souvent en s’appuyant sur la vénérable circulaire du 12 décembre 1978 ; voir TA Pau 17/6/2019, n°1701155) et les réseaux séparatifs pluviaux. Restent les frontières avec la voirie, avec quelques ouvrages Gemapiens ou agricoles, fluviaux, etc. Il est assez usuel que les avaloirs des routes soient laissés à la charge de leur maître d’ouvrage estimant que cette « interface » reste un élément de la voirie pour en faciliter l’entretien, mais parfois la communauté opte pour une prise en charge par le service mais avec une mutualisation pour l’entretien auprès du maître d’ouvrage de la voirie. Il importe en tous cas de clarifier les responsabilités de chacun (TA Nantes 3/11/2011, n° 0805983), ce que divers régimes conventionnels peuvent sécuriser. Les eaux émanent que de la voirie et non d’une imperméabilisation des sols, il est plutôt considéré que les ouvrages collectant les eaux deviennent plus des accessoires de la voirie elle-même que des eaux pluviales urbaines si l’infiltration des autres eaux pluviales s’opère directement sans encombre.

 

Enfin, il est à noter que dans nombre de cas, chacun communie autour de l’importance de cette compétence mais qu’ensuite, lorsqu’il est question d’une part de calculer les charges transférées et, d’autre part, de gérer les interactions avec la voirie, il n’est pas rare que le transfert de la compétence aboutisse à des convention de gestion…

 

 

Les deux autres vidéos sont consacrées à :

 

Gestion des eaux pluviales urbaines : qui a la charge de cette compétence ? [VIDEO]

 

• Finances et gestion concrète de la compétence eaux pluviales