L’eau retenue en surface devient un bien précieux en ces temps de canicule et de réchauffement climatique, d’assèchement des nappes phréatiques et de conflits d’usage sur l’eau (avec le maintien de pratiques agricoles d’irrigation difficiles à défendre sur le moyen terme).
Ces tensions se manifestent tant sur les gros barrages que pour les différentes digues (y compris les retenues collinaires sur le modèle de Sivens même si en l’espèce Sivens était — vient-on de m’enseigner — un barrage en remblai – merci M. Savatier), que celles-ci soient des aménagements hydrauliques ou des éléments de systèmes d’endiguement.
N.B. : dont l’usage est certes alors Gemapien mais un tel système d’endiguement peut inclure des ouvrages à usages multiples pour résumer une question complexe – voir mes bouquins à cet effet…
Or, cet été aura été marqué par trois annonces qui vont devoir intéresser les acteurs du grand (GEMAPI) comme du petit cycle de l’eau (eau et assainissement).
En effet :
- 1/ vont être autorisées plus de retenues collinaires d’eau sur le territoire entre 2019 et 2022 pour mieux gérer l’irrigation des terres agricoles (Sivens…) ce qui donne lieu à moult polémiques.
Voir :- sur notre Blog :
- Les agences de l’eau devraient avoir des crédits pour financer des retenues collinaires
- Une importance instruction sur les Projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE)
- Les nappes à plat
- Annulation des autorisations pluriannuelles de prélèvement d’eau pour l’irrigation dans les bassins du Marais Poitevin et de la Charente
- Eau et le « rapport Launay » : les assises enfin en ordre de marche ?
- voir aussi le sujet connexe de la continuité écologique des cours d’eau (pour lequel le décret est enfin sorti mais tout n’est pas apaisé pour autant c’est peu de le dire d’autant que les pratiques restent, comment dire, peu ouvertes) :
- Qu’est-ce qu’un obstacle à la continuité écologique d’un cours d’eau ? (nouveau décret)
- Continuité écologique des cours d’eau : après les tensions, puis les tentatives d’apaisement, s’annonce une nouvelle phase contentieuse
- Continuité écologique des cours d’eau : M. Claude Miqueu nous fait part de ses réflexions et de l’état d’avancement des discussions en cours
- Droits d’eau et énergie hydraulique : la roue tourne
- La continuité écologique des cours d’eau pourrait redevenir un long fleuve tranquille
- autre sujet connexe : Protection des captages : discorde cartographique
- Le Monde :
- Le site polémique et/mais très informé de Marc Laimé :
- La position de France nature environnement (FNE) :
- Barrages et réservoirs : leurs effets pervers en cas de sécheresses longues (The Conversation)
- L’observatoire national des étiages (ONDE ) : https://onde.eaufrance.fr
- pour la position, fort différente de celle de FNE, de l’OCE cet été :
- pour la position de la FNSEA : https://www.fnsea.fr/communiques-de-presse/stockage-de-leau-des-engagements-satisfaisants-nous-attendons-les-actes/
- sur notre Blog :
- 2/ cela dit il commence à être envisagé de multiplier les retenues collinaires pour l’alimentation en eau potable… mais avec quels conflits d’usage alors (problème bien connu notamment pour les prélèvements sur les nappes…) ?
- 3/ et voici qu’EDF aussi se met (ce que l’on peut comprendre mais qui va mettre une pression supplémentaire sur les petit et grand cycles de l’eau) à défendre son intérêt en termes d’usage de l’eau ainsi retenue. En cas de canicule, EDF veut revoir les règles du partage de l’eau retenue dans ses barrages comme le révèle le journal Les Echos, ce matin :
On croyait que sur ces sujets le second volet, au début de cet été, des assises de l’eau aura un peu calmé le jeu mais nous voici en plein rififi, des tempêtes dans des retenues d’eau. Ce qui est un comble si la retenue d’eau est de toute manière à sec.